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Ghana : John Dramani Mahama investi président

7 janvier 2025

​Le politologue Mathias Hounkpè​ analyse les nombreux défis qui attendent le nouveau président qui a déjà dirigé le Ghana entre 2012 et 2017 inclus.

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John Dramani Mahama a dejá été Président de la République du Ghana de 2012 à 2017
John Dramani Mahama est né le 29 novembre 1958Image : Seth/Xinhua/IMAGO

Membre du Congrès démocratique national, John Dramani Mahama va succéder à Nana Akufo-Addo, issu du Nouveau Parti patriotique. 

Une dizaine de chefs d’État et de gouvernement vont assister à la cérémonie d’investiture de cet homme qui a déjà dirigé son pays entre 2012 à 2017. 

Avec la nouvelle élection de John Dramani Mahama, le Ghana vient d'opérer sa quatrième alternance politique au sommet de l'Etat. Comment expliquer que le pays ait réussi à se sortir de la spirale des coups d'Etat qui ont marqué son histoire ? Le politologue béninois Mathias Hounkpè donne ici quelques éléments de compréhension. Il ​a cosigné avec Ismaïla Madior Fall une analyse comparée des commissions électorales en Afrique de l'Ouest publiée récemment par la Fondation allemande Friedrich Ebert.

Ecoutez où lisez l'analyse de Mathias Hounkpè.

 

Mathias Hounkpè : Le premier élément, c'est la Commission électorale.

Depuis que cet organe a été mis en place, on a noté sa capacité à travailler pour gagner la confiance des acteurs.

Il arrive de temps en temps qu'elle souffre de manque de confiance, mais vous allez voir qu'au fil du temps, ils initient des réformes. Elle initie des actions qui ramènent la confiance aussi bien des citoyens que des parties prenantes.

Après deux mandant, Nana Akufo-Addo cède le pouvoir à John Dramani Mahama (Photo)
L'ancien président Nana Akufo-Addo au cours d'un sommet de la Cédéao à Abuja en 2001Image : Nipah Dennis/AFP

Le deuxième, lorsqu'il s'agit des élections au Ghana, je parlerai du système partisan. C'est-à-dire que vous avez des partis politiques, au moins les deux plus grands partis politiques qui sont capables de s'organiser, lorsqu'il s'agit des questions liées aux élections.

DW : Pourtant, le Ghana a connu trois coups d'État militaires en 1972, en 1978 et en 1979. C'est donc un pays qui a aussi une tradition putschiste.

Mathias Hounkpè: Absolument. Donc, pour moi, c'est la preuve qu'on peut avoir une tradition de putsch et pourtant aller progressivement vers un mode de gestion qui évite qu'on ait recours à la force.

DW : Le nouveau président élu, John Dramani Mahama, n'est pas si nouveau que ça dans la fonction présidentielle puisqu'il a dirigé son pays entre 2012 et 2017 inclus. Ça veut dire qu'il a réussi à convaincre ses compatriotes qui l'ont désavoué en 2017?

Mathias Hounkpè: Je vois plus au Ghana aujourd'hui le défi que leur posent ces élections. Pour moi, gagner les élections n'était pas le véritable problème.C'est gérer maintenant le pays et mettre en œuvre des politiques qui aident à résoudre les problèmes des citoyens.

L'interview de Mathias Hounkpè

DW: Oui, les problèmes, les Ghanéens en ont beaucoup, maintenant une inflation galopante, une dégradation continue de l'économie de leur pays.

Mathias Hounkpè: Absolument. Et donc ça fait quelques années que le pays traverse des moments très difficiles et, malheureusement, le sentiment a été à un moment donné que le gouvernement sortant ne savait plus où trouver les solutions. Je pense que les conditions de vie sont assez difficiles au Ghana aujourd'hui.

DW: Jeanne Nana Opoku Agyemang, l'ancienne ministre de l'Éducation nationale du Ghana, va devenir à partir de ce mardi 7 janvier la première femme vice-présidente de son pays. Qu'est-ce que cela représente ?

Mathias Hounkpè: Étant donné la lutte pour l'amélioration de l'inclusion par rapport au genre à tous les niveaux dans nos pays, c'est extrêmement important de voir que petit à petit, on verra les femmes accéder au niveau de décision, que ce soit à la vice-présidence ou à la présidence. Et je pense que c'est important.

DW MA-Bild Eric Topona
Eric Topona Journaliste au programme francophone de la Deutsche WelleETopona